Non Guide du Tiers-Lieux

Guide de porteur·se de projet en Région Centre - Val de Loire

Notice d’utilisation

Bienvenue en Tiers-Lieux! Mais quelles sont les différentes réalités derrière ce mot que l’on croise maintenant un peu partout ? Et toi, que viens-tu y chercher ?

Ce guide est fait pour baliser ton parcours dans ce petit monde, pour te donner accès à des ressources utiles, mais il est aussi pensé comme une histoire dont tu peux être l’héroïne ou le héro : tu es encouragé·e à y naviguer librement, il n’y a pas ici une entrée mais des portes à ouvrir selon tes envies, besoins et attentes!

Tu peux même apporter ta pierre à cet édifice en évolution permanente, via les pages Movilab en lien, ou bien sur l’anti-manuel lui-même.

Ce guide s’adresse aux porteuses et porteurs de projet, et aux contributrices et contributeurs de l’action en Tiers-Lieux. Il transmet des modes d’actions qui font la culture du mouvement, et pointe des pièges à éviter. Il partage des méthodes qui ont fait leurs preuves, et aiguille vers différentes ressources. Ses trois chapitres amènent de l’émergence de projet de Tiers-Lieu à la consolidation du modèle socio-économique, puis à l’hybridation de modèles d’action sur le territoire. De nouveau, parcoure-les librement, car chaque chemin reste spécifique à tes besoins. Parmi les ressources utilisées et liées dans ce guide, la plateforme Movilab est ici proposée comme une “web-othèque” évolutive pour le mouvement Tiers-Lieu: chacun·e peut y contribuer en l’enrichissant de ses retours d’expériences.

Focus 👀

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Movilab est initialement un dispositif d’incubation visant à mettre en place des laboratoires de modes de vie durables in vivo en partenariat avec des territoires. Ce dispositif se fonde sur la combinaison des cultures du logiciel libre et des pensées écologiques, et s’appuie sur la pratique sociale des Tiers-Lieux. Movilab est aussi un ++centre de ressources++ proposant des “briques” de documentation utilisables et modifiables par tout-un-chacun, sous la forme d’un wiki.

> Je découvre l’historique de Movilab

✚ Aller plus loin

Je souhaite proposer ma contribution au projet d’anti-manuel des Tiers-Lieux en région : pour l’adapter à un autre territoire, pour proposer des ressources complémentaires ou des rectifications.

Je contacte :

Chapitre 1

chapitre

Structures accompagnatrices (partie 1)

Focus 👀

La coopération économique est une notion que l’on retrouve dans le vocabulaire des politiques publiques, du développement économique, du développement territorial, de la recherche. Cette notion est également inscrite dans l’ADN de l’Economie Sociale et Solidaire, l’économie dans laquelle le « faire ensemble » prime sur le bénéfice financier.

-> Découvrir le guide de la coopération économique

Où je mets les pieds (partie 1)

⚠ La principale ambiguité: le tiers-lieu n’est pas forcément un lieu au sens quatre murs et un toit!

La définition vue par le sociologue :

« Le Tiers-lieu désigne explicitement, et par un simple mot, une situation somme toute assez ordinaire : plusieurs personnes indépendantes les unes des autres se rencontrent pour concevoir et administrer ensemble quelque chose – qu’il s’agisse d’une recette de cuisine, d’un service informatique ou d’un texte de loi.» - Etude de la configuration en Tiers-Lieu - La repolitisation par le service

- Proverbe de concierge “Un Tiers-Lieu ne se définit pas par ce qu’il est mais par ce que l’on en fait !”

Le « Tiers-Lieu(x) » est une « configuration sociale » qui se matérialise - le plus souvent - par un « lieu physique et/ou numérique » dans lequel est activé par l’action du « concierge » (ou facilitateur) un « processus » permettant à des « personnes venues d’univers différents » - voire contradictoires - de se rencontrer, se parler et créer ainsi un « langage commun » leur permettant de réaliser ensemble des projets».

- Sylvia Fredriksson et Yoann Duriaux (source: Tiers Lieux Libres et Open Source) “Face à l’entropie provoquée par la standardisation, l’élimination de la diversité et la destruction des savoirs, le Tiers-Lieu, plutôt que d’instituer, s’ouvre à chaque usage et à chaque écriture en tant que forme de vie.”

Entendu à droite à gauche : Une nouvelle famille ! / des rencontres improbables / à cheval entre ma maison et mon travail / un refuge pour nerds, geeks, hackers, autistes, bipolaires, schizophrènes et asperger / pas cher et cool pour créer ma StartUp / des compétences au service de mon super projet / la MJC à l’ère d’internet

Aux origines des Tiers-Lieux:

- L’intention des pionniers: “Créer de l’abondance (intelligence) là ou il y a de la rareté (matière).”

Des ingrédients clés (partie 1)

Le mouvement des Tiers-Lieux s’appuie sur des manières de faire défrichées par d’autres mouvements, en adapte certaines à ses besoins, et en invente de nouvelles. Année après année, une/des culture/s Tiers-Lieu émerge et se consolide ainsi. Tu peux piocher ci et là des “recettes de cuisine” et documentations qui font partie de ce patrimoine informationnel commun.

Les rencontres sont un prélable à un projet de lieu, afin de travailler ce qui deviendra la communauté. Les lieux ancrent la communauté et le faire ensemble, et permettent de développer les activités souhaitées. Les services sont le point d’entrée de futurs pratiquants du Tiers-Lieu : la part émergée de l’iceberg, et aussi un des moyens de contribuer à l’économie de l’ensemble. Une ou plusieurs identités peuvent ressortir de l’articulation des rencontres et services mis en place sur le lieu. Ces identités forment le socle de la communauté des utilisateur·ices et contributeur·ices, qui se reconnaîtront des dynamiques sociales créées, et donc de la manière de faire Tiers-Lieu, en dehors de l’aménagement du lieu lui-même.

Des rencontres - et des croisements impromptus

  • ⛺ Barcamp: Un BarCamp est une rencontre, une non-conférence ouverte qui prend la forme d’ateliers-événements où le contenu est proposé par les participant·es eux-même.

  • 🛠 Open Bidouille Camp: L’Open Bidouille Camp est une expérience ouverte d’ateliers de bidouille en tous genre (prototypage, réparation, création…), animée par des acteurs locaux. C’est un évènement gratuit pour les visiteur·ices et accueillant des publics non initiés. Il permet de découvrir des savoir-faire d’utilité sociale, environnementale en s’amusant.

  • 🍛 DiscoSoupe: Les Disco Soupe sont des moments de cuisine participatifs festifs utilisant des fruits et légumes invendus. Les soupes, salades, jus de fruits ou smoothies ainsi fabriqués sont proposés au public gratuitement ou à prix libre. Les Disco Soupe permettent l’éducation à une cuisine saine, goûteuse et anti-gaspi, dans une ambiance conviviale.

  • 🎯 Rencontres & ateliers: Différents outils permettent d’animer des rencontres en fonction du public visé et des objectifs. Le savoir-faire d’animateur·ice se développe en faisant, et permet aux participant·es d’agir dans un cadre motivant et serein. Des formations d’intelligence collective permettent d’aller plus loin.

Focus 👀

Propositions de règles d’animation de rencontres :

  • Chacun·e a le droit de penser ce qu’il pense et de l’exprimer
  • Non jugement et bienveillance. Personne n’a raison, chacun·e a un point de vue situé : souveraineté individuelle
  • Chercher à se faire comprendre et non à convaincre. Chercher la non-dévalorisation de soi et des autres
  • Vigilance, prise en compte des inégalités de situation, de perception, d’expression…
  • Principe de désaccord fécond : il ne s’agit pas d’écraser les différences mais de construire la richesse issue de ces points de vue différents (trouver une troisième voie)
  • Co-responsabilité : L’animateur propose un processus et une direction mais le voyage se fait ensemble et on peut revoir les étapes, créer des détours…
  • Viser une prise de parole concise et claire centrée sur le sujet abordé
  • Les personnes présentes sont les bonnes personnes, au bon endroit, au bon moment. Si l’on apporte plus rien ou n’apprend plus rien, on est libre de quitter la rencontre.

Des services - développés pour des besoins repérés

  • Espace de Pratiques Numériques : L’Espace de Pratiques Numériques donne accès à des équipements et à un accompagnement aux usages numériques. Évolution de l’Espace Public Numérique (“EPN 2.0”), il organise des ateliers autour des TIC en mettant les projets au coeur du processus. Différentes structures peuvent développer ce service: Centre Social, Médiathèque, Bibliothèque, Association, Centre de formation… Voir aussi la déclinaison en EPN Camp.

  • 🏭 Hackerspace & Makerspace : Le hacking est l’art et la manière de modifier un élément physique ou virtuel de sorte à ce que celui-ci n’ait pas le comportement prévu initialement par ses créateurs. Un HackerSpace rassembler des passionné·es lors d’ateliers où chacun·e est tour à tour apprenant·e ou transmetteur·ice, dans l’esprit «école mutuelle». Le Makerspace ajoute la dimension fabrication et prototypage. Il se décline en Fablab, Repair Café, et permet via ces activités de (re)développer des savoir-faire artisanaux, au moyen de technologies maîtrisables (petit à petit) par les usager·es du lieu.

  • Matériauthèque / Recyclerie / Ressourcerie : La matériauthèque et la recyclerie ont pour vocation de récupérer, valoriser et/ou réparer, respectivement des matériaux et des objets d’occasion, en vue de la revente au grand public. Ils sont contrôlés, nettoyés, réparés, avant d’être mis en rayon pour la vente. Le terme Ressourcerie® est une marque déposée. Les déchets collectés (encombrants, déchet industriel banal [DIB]…), sont prioritairement par réemployés ou réutilisés, sinon recyclés. > Voir la ressourcerie culturelle

  • 🏞 Jardin partagé : Le jardin communautaire partagé se veut avant tout être un espace urbain de rencontre et de partage. Généralement géré par un groupe d’habitant·es, il offre à la fois la possibilité de jardiner comme de créer des liens sociaux. Véritable bouffée d’air frais en plein cœur de la vie citadine, il est également parfois un lieu de balade ou d’événements locaux.

  • Laverie mutualisée : En 2020 à Lyon, La Washerie© réinvente la laverie de quartier en proposant de laver ou faire laver votre linge dans un lieu agréable et convivial et solidaire (principe de la « lessive suspendue »). C’est une entreprise de service attentive à son impact environnemental, pour toutes celles et ceux qui souhaitent mettre en accord leurs principes et leur mode de vie.

  • 🏟 Résidences Artistiques : Le Chauffoir à Chateauroux mutualise la capacité de travail de deux compagnies et développe la transmission, l’échange de savoirs et l’accompagnement de projets. Ouvert aux pratiques artistiques telles le théâtre, la danse et la musique, le Chauffoir permet l’organisation d’Ateliers de Pratiques Artistiques, de stages et de rencontres thématiques.

Aller plus loin

Un lieu - pour faire ensemble (DIWO) ou à côté (DIY)

La sécurisation du « terrain » d’un projet est l’un des aspects sensibles du développement communautaire. De la location à un propriétaire public ou privé, à l’achat d’un terrain par un membre ou par la communauté comme propriété indivisible, en passant par l’occupation temporaire d’un espace inutilisé ou d’une zone d’intérêt… De chaque type d’option choisie, découle une orientation des usages par la communauté. Chacun·e doit donc être au fait de comment est gérée la propriété du lieu où il ou elle s’investit.

Il est aussi possible de développer une/des activités pour “faire Tiers-Lieu” en lien avec une/des structures existantes en logique partenariale pour accéder à un/des espaces, visant du donnant-donnant. L’action développée amène ainsi de la valeur via la communauté et ce qu’elle met en oeuvre (dynamisation , service, rencontres…). Selon la structure partenaire, la logique de développement mutuelle peut nécessiter la formalisation via un cadre de réciprocité, outre éventuelle convention d’utilisation de locaux.

Focus 👀

Une problématique semble resurgir des expériences actuelles : Comment passer d’un projet pilote marginalisé à un processus intégré dans les politiques d’urbanisme ?

Pour sécuriser un bien, trois actions doivent être entreprises collectivement :

  • Modéliser un statut juridique qui garantisse une propriété et/ou un usage collectif du terrain
  • Réunir les fonds pour l’achat et la rénovation d’un bien
  • Construire un modèle économique qui intègre pleinement la gestion du foncier comme Commun

Chiner et s’inspirer sur Movilab (partie 1)

Tu veux aller plus loin? Jette donc un œil aux différentes entrées sur Movilab! Tu peux y trouver de la documentation de “briques” d’usages à destination de tiers-lieux (services, évènements, modèles d’organisation…), et y découvrir les fiches et vidéos de Tiers-Lieux existants pour t’inspirer.

Mettre en place des services

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👀 Exemple de la conserverie

Vous ne supportez plus de voir jeter la moindre feuille de chou ? Confitures, chutneys, soupes, pesto, sirops, pickles, tartinades vous font frémir ? Notre diagnostic : tout va bien, vous voulez simplement ouvrir une conserverie. Nous vous proposons un petit trousseau de démarrage, alimenté notamment par les expériences de celles et ceux qui se sont déjà lancés dans la grande épopée du bocal. […]

Les bonnes questions à se poser

Une conserverie nécessite des investissements financiers et humains importants, il est donc essentiel de prendre le temps de la concevoir en fonction de son usage, de ses capacités propres et du territoire.

  • À quels besoins le projet répond : économique, social, environnemental ?
  • Quelles sont les opportunités locales en matière première et notamment les productions agricoles les plus susceptibles d’avoir des pertes ?
  • Y a-t-il des projets de transformation présents sur le même territoire ?

Découvrir des Lieux

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👀 Exemple de Kaouenn-Noz

Le biohackerspace Kaouenn-Noz est un « rejet botanique » (Camille Bosqué, 2015) du Biome hacklab (créé en 2014).

Kaouenn-Noz est « officiellement » lancé en janvier 2020. Gouvernail et pas gouvernance, reposant avant tout sur une base de « Règles de vivre et de faire ensemble »

Une liberté ou un droit sans accessibilité a cette liberté ou à ce droit est un privilège, souvent transformé en outil de domination. Nous invitons à ne pas sombrer dans une forme de facilité sociale héritée de nos travers qui mène à une conquête viriliste et masculiniste des Communs, d’éviter un héroïsme et du triomphaliste par des dominants très mal placés. […]

Activités et projets du le Biohackerspace

  • Accueil en résidence gratuit avec réciprocité
  • Test unitaire de grossesse DIY et libre
  • Mini découpeuse laser libre à faire soi-même
  • Culture et étude de Physarum diverses
  • Ateliers (info-sécurité, biopanique cuisine et féminisme, biomimétisme)
  • Mise à disposition de librairie numérique & de matériel physique

Tiers-Lieux et modèles ouverts

Un logiciel Open Source utilise un code source conçu pour être accessible au public : n’importe qui peut voir, modifier et distribuer ce code source à sa convenance. Le libre est devenu un mouvement à part entière et une méthode de travail qui dépasse la simple création de logiciels. Ce mouvement s’appuie aujourd’hui sur les pratiques du partage, de l’utilisation et de la modification libre, et sur un modèle de production décentralisé pour résoudre des problèmes sociaux, environnementaux, organisationnels, techniques, auxquels font face des communautés et secteurs d’activité.

Focus 👀

Les licences libres

La philosophie du libre s’appuie sur des licences appliquées à des publications, qui concernent la création matérielle ou immatérielle. Ces licences permettent de choisir le degré d’ouverture et d’utilisation. Les principales utilisées sont les licences Creative Commons.

WithoutModels, 2016: Lors de la préparation de la COP21 en 2015 à Paris, les publications, conférences et événements se sont multipliés, nourrissant le débat sur les modalités de la transition énergétique. Parmi les solutions mises en avant pour contribuer à résoudre les défis de la transition, certaines s’appuient sur des modèles ouverts ou décentralisés.

La philosophie du libre infuse dans les tiers-lieux, et s’applique soit à leur organisation globale, soit dans les projets développés, et a donné lieu à l’appelation TILIOS. L’objectif est bien que les tiers-lieu soient des laboratoires de modes de vies durables et souhaitables, et le partage sous licence libre des projets développés permet dans ce cas la diffusion virale et adaptable (essaimage).

Accueil et inclusion dans les lieux de pratique

Dans l’idée de (Tiers-)lieu de fabrication, il y a, imbriquée, l’idée que se constitue une communauté apprenante.

Individuellement, cela signifie passer au travers de différents stades:

Je viens de pousser la porte, je visite, je regarde / Je fabrique quelque chose / Je contribue : je range, documente, explique, enseigne, partage / J’organise et je gère un lieu de fabrication (facilitateur·ice, fabmanager, créateur·ice).

Les fablabs, makerspaces, hackerspaces et plus largement les tiers-lieux, sont des endroits où l’entraide, la transmission, la libre et égale participation sont des valeurs clés. Pourtant, l’exemple des fablabs sur l’inclusion des femmes laisse penser qu’il y a de la marge de progression (près de 50% des fablabs en France sont composés de 75% à 100% d’hommes).

Quelques propositions à mettre en œuvre pour l’accueil du public (en respect des individualités):

  • Avoir une équipe diversifiée, incluant des personnes de tous genres. La représentation et l’inspiration sont les leviers de “l’effet scully” (les femmes qui ont regardé X-Files ont 50% plus de chance de travailler dans les sciences et la techniques).
  • Lors de l’accueil de toute nouvelle personne, présenter le lieu de la même façon et ne pas présumer du niveau de compétence des visiteur.ses.
  • Verbaliser les règles explicites de vie en collectivité pour pouvoir agir en cas de comportement discriminatoire et oppressif
  • Mettre à disposition un espace d’expression assez bienveillant pour que tous les porteurs et porteuses de projets - quelque soit leur genre ou origine éthnique - se sentent accepté·es, accompagné·es et valorisé·es dans leur projet.
  • Si possible, prévoir un espace sécurisé et ludique pour les enfants (avec des jeux fabriqués au fablab?), ou des partenariats avec lieux de garde, pour permettre l’inclusion des parents.
  • Éviter les cases « sexe » ou « genre » dans les questionnaires et formulaires, sinon prévoir une case “ne préfère pas répondre”.

Focus 👀

Interagir :

  • Lorsque qu’on aide quelqu’un, toujours demander l’accord pour interagir et aider (« je peux prendre la souris / le tournevis ? »), d’autant plus pour entrer en contact physique.
  • Se mettre en écoute active pour saisir les pronoms sans les demander ; les demander avec courtoisie et discrétion si la situation l’exige.
  • Accepter qu’une personne se genre d’une façon un jour et d’une autre le lendemain. Éviter de réagir au genre de la personne (« enfin une nana ! » « t’es une fille ou un garçon ? ») pour ne pas mettre mal à l’aise.

Où je mets les pieds (partie 2)

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Olivier Peyricot, directeur scientifique de la Biennale de Design et directeur du pôle Recherche de la Cité du Design, Déc. 2016 - Les Tiers-Lieux sont des promesses auxquelles travaillent et vivent des individus, aventuriers d’une nouvelle forme de partage. Ils sont les enfants de Linux, du logiciel libre et de l’open source mais aussi des écoles de design, des libertariens, des “startupers” mais aussi des “punks à chiens”, des anarchistes. Ils sont l’hybridation des marges technologiques et des marges sociales, là où s’inventent sans cesse des organisations du collectif et par extension les nouvelles organisations du travail. (Source)

Le concept de Tiers-Lieu s’inspire également de celui de Tiers paysage, créé par le paysagiste français Gilles Clément pour désigner l’ensemble des espaces qui, négligés ou inexploités par l’homme, présentent davantage de richesses naturelles sur le plan de la biodiversité que les espaces sylvicoles et agricoles. Dans son livre Manifeste pour le Tiers paysage, publié en 2004, il le situe dans le prolongement de ses théories du jardin en mouvement et du jardin planétaire.

« Le Tiers-Paysage – fragment indécidé du Jardin Planétaire – désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. »

Les portions de territoire relevant du Tiers paysage – « friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de route, rives, talus de voies ferrées, etc.» – sont, en effet, également en marge du pouvoir mais présentent en fait une diversité biologique bien supérieure aux espaces davantage soumis à l’anthropisation, en d’autres termes plus entretenus et maîtrisés par les activités humaines, comme les champs et les forêts.

Le Tiers-Lieu s’inscrit ainsi dans une dynamique de réappropriation d’espaces (urbains, ruraux…), et permet a minima des rencontres plus riches et variées que partout ailleurs. Mais on l’espère aussi fertile pour y voir émerger de nouvelles idées, y développer des activités, des projets, qui pourront s’inscrire ensuite plus largement dans le faire société autrement.

Au même titre que nous avons vu arriver les ordinateurs il y a une trentaine d’années dans notre environnement socio-professionnel, le Tiers Lieux devient peu à peu un “meta-outil” transversal qui nous permet de travailler, vivre et entreprendre autrement… à l’ère nomade et numérique ! Le Tiers Lieux est et doit rester avant tout un processus humain, en lien avec des outils (technologiques ou pas) au service de la communauté. Les interactions et le processus de co-création vont permettre de constituer brique après brique un patrimoine informationnel commun réutilisable par l’ensemble des contributeur·ices.

Pierre Trendel – Co-fondateur du Mutualab à Lille : « Le Tiers Lieux au final ce n’est qu’un outil. Le Tiers Lieux en lui-même n’apporte pas de solution. Il apporte juste la possibilité aux gens de s’approprier ces nouveaux modèles et d’essayer d’en faire quelque chose de positif. »

Aller plus loin

Accéder à des ressources pour comprendre la culture Tiers-Lieux

  • Movilab, le wiki des Tiers-Lieux. Des centaines d’articles en libre-accès, et bientôt vos propres contributions à la communauté!
  • Les TILIOS: Communauté pionnière des Tiers-Lieux en France.
  • Hyperliens, la websérie de l’ANCT pour découvrir des Tiers-Lieux inspirants dans toute la France: action sociale, alimentation, santé, ruralité, numérique, culture, etc. Voir également les podcasts.
  • Le Labo des Tiers-Lieux, des articles sur les Communs et les Tiers-Lieux

Atelier terminologie et chronologie des tiers-lieux

Cet atelier permet à un groupe de resituer et questionner colllectivement d’où vient le mouvement des Tiers-Lieux et comment un projet donné se rattache ou non à ce mouvement. Ce format de “fresque des Tiers-Lieux” reste à faire évoluer selon les besoins. > Retrouve le format complet sur Movilab

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Photo issue de l’atelier lors du Movicamp du 17/11/22 à la Fun (Tours)

1 - Récolte

  • Se mettre autour la table avec des publics différents, initiés ou moins
  • Faire un tour de table rapide sur comment chaque participant·e se situe par rapport au mouvement des Tiers-Lieux et d’où iel parle.
  • Noter sur des post-its les types de lieux / mouvements qui ont précédé et composé ce qui fait l’identité du mouvement Tiers-Lieu aujourd’hui. Les coller sur un support visible de tous·tes au fur et à mesure qu’ils sont notés (15-20 min).

2 - Mise en commun

  • Positionner selon chaque participant·e la chronologie d’apparition de ces mouvements (en France, ailleurs).
  • Noter les dates / périodes sur le support, et laisser le temps des discussions et du débat pour s’accorder (ou pas) sur les filiations de chaque période ou mouvement.
  • Enfin, les participant·es peuvent ajouter sur d’autres post-its les Tiers-Lieux du territoire connus et qui se définissent de telle ou telle terminologie (relier au stylo/feutre si plusieurs identités pour un même tiers-lieu)

Les ingrédients clés (partie 2)

Des modes de faire - pour réinventer et pérenniser

Agir en commun

Focus 👀

Les Communs sont des ressources partagées, gérées et maintenues collectivement par une communauté ; celle-ci établit des règles dans le but de préserver et pérenniser ces ressources. Ces ressources peuvent être naturelles (une forêt, une rivière), matérielles (une machine-outil, une maison, une centrale électrique) ou immatérielles (une connaissance, un logiciel). La gestion “en commun” représentent donc une troisième voie, complémentaire à la gestion publique et à la gestion privée.

Agir en commun dans les Tiers-Lieux permet de mutualiser à la fois les ressources et les efforts pour les maintenir ou les développer. Cela demande un changement d’état d’esprit et un accompagnement auprès des utilisateur·ices afin que celles ou ceux-ci puissent petit à petit devenir contributeur·ices des ressources communes. Agir en commun permet donc de pérenniser dans le temps, par l’action collective. > Voir “pourquoi documenter” page 46 et “communautés de projets et dynamique apprenante” page 40

(Ré)agir et adapter

Pour réinventer la manière de faire, la philosophie du hacking et la pratique du fork peuvent permettre de bousculer l’ordre établi pour être au plus proche d’un besoin de territoire tout en sauvegardant la multiplicité des manières de faire et de voir. Une bifurcation n’exclut pas les autres “branches” d’un projet, tant que les contributeur·ices les maintiennent en activité.

✚ Aller plus loin

Hacker / détourner :

Le hacking c’est déjà la curiosité, puis l’art d’ouvrir, de modifier, de détourner un élément physique ou virtuel de sorte à ce que celui-ci n’ait pas le comportement prévu initialement par ses créateurs. Des exemples simples : utiliser une brosse à dent pour récurer sous l’évier ou cirer ses chaussures… c’est déjà être un·e hacker !

✚ Aller plus loin

Forker / bifurquer

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  • En informatique, un fork est un logiciel créé à partir du code source d’un autre.
  • Dans le domaine de la création d’entreprises, un fork est une scission.
  • Dans le domaine des séries télévisées, un fork est une série dérivée.

“Forker”, c’est reprendre le développement d’un projet avec d’autres personnes, pour l’adapter à un autre contexte. Le faire bifurquer donc. Dans ce sens, un fork est un objet/projet ayant une racine commune avec un second objet. Ces deux objets/projets, jumeaux au départ, suivent chacun, après séparation, leur évolution propre.

Le “Fork” selon Movilab : Le fork est un mal nécessaire à la (sur)vie d’une initiative open source, cela signifie qu’elle est appropriée par de plus en plus de monde et que les usages se ré-approprient et ré-écrivent l’histoire commune en permanence. C’est le meilleur moyen d’éviter le conflit puisque personne ne perd quelque chose… puisqu’il ou elle l’a déjà !

Des rôles - pour faire vivre le(s) projet(s)

Focus 👀

Compétences et rôles en Tiers-Lieu : L’animation joue un rôle central dans le processus des Tiers-Lieux. Afin de donner vie à une dynamique de Tiers-Lieux dans une communauté, il ne suffit pas de disposer d’un « mobilier design » entre quatre murs et d’une personne assurant les tâches administratives. Un Tiers Lieu non animé est une coquille vide. Les rôles présentés ici ne sont pas des fiches de poste. Ce sont des compétences à repérer et développer au sein de la communauté, et de préférence à mettre en rôles tournants.

Le/la Concierge

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La conciergerie est le processus d’accueil et d’animation d’un Tiers-Lieux. Le / la concierge met en relation les compétences, les ressources et les volontés de chacun·e au sein d’une communauté d’action. Il ou elle facilite et provoque les rencontres et les interactions. Pour un·e usager·e, la conciergerie permet l’appropriation progressive des compétences, outils, expériences et du réseau. En quelque sorte elle accélère l’entrée en intimité à différents niveaux. Le/la concierge tend à devenir un métier emblématique à l’ère du développement urbain et du passage à l’économie de la contribution.

Le/la facilitateur·trice

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Le ou la facilitateur·trice s’intéresse au lien entre la communauté et ses différents projets. Il ou elle n’a pas besoin d’être expert·e et pas besoin non plus d’une grande légitimité. Proactif·ve, il ou elle prend l’initiative pour chercher et donner accès à l’information pertinente. Il ou elle pourvoit aux informations manquantes, anticipe l’essouflement d’un groupe. Son rôle est critique pour maintenir les actions, les projets, ainsi que la bonne santé du groupe et des personnes.

La veilleuse

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La veilleuse est une structure relai d’information: médiatrice et animatrice de quartier, mais aussi et surtout une force de proposition. Elle s’inscrit au cœur de la vie d’un quartier pour soutenir les projets d’habitant·es, stimuler et habiliter les citoyen·nes à construire ensemble l’avenir de leur quartier. C’est un espace autonome détaché de l’image véhiculée par les services de la ville, mais en lien et en articulation avec eux.

Chapitre 2

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Phase d’émergence: travailler la communauté

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Comment démarrer sa communauté avant d’avoir son espace:

  • Mettre au travail les valeurs / Créer la charte
  • Commencer à documenter, créer son carnet de bord
  • Création de personna : les personnages de notre future communauté
  • Créer des rencontres régulières, des apéros, afterworks… être invitant
  • Créer des animations éphémères pour tester des activités à venir. Être à l’écoute de ce qui plaît et là où il y a des compétences pour organiser.
  • Lors d’évènements, mettre en expérience les rôles dans la visée de l’organisation pour le futur lieu
  • Organiser des ateliers de partages de compétence (cuisine, outils numériques, animation de réunion…)
  • Visiter d’autres Tiers-Lieux et projets (inspiration et retours d’expérience)
  • Trouver un espace transitoire : Lieu concret ou utiliser un lieu existant comme un café ?
  • Commencer à mailler le lieu avec son territoire, négocier les tarifs…

Focus 👀

Les risques de cette période :

  • Amener des discussions sur quelque chose qui n’est pas encore assez tangible : Cela peut créer des frustrations.
  • Recruter un animateur à plein temps risque qu’elle ou il se retrouve à faire de l’administratif ou de la gestion de projet et de dévoyer la fonction de facilitateur, risque qu’elle ou il essaie d’animer la communauté sans le pouvoir vraiment car pas d’espace)
  • Des projets similaires existants sur le territoire? Comment se positionner?

S’entraider pour cheminer

Tu as pu t’imprégner des différentes ressources présentes dans cet anti-manuel. Maintenant si tu te lances actuellement dans un projet de Tiers-Lieu ou que tu poursuis une aventure déjà bien lancée, plusieurs questions vont se poser à toi tout a long du développement du projet:

Comment entretenir tes motivations personnelles et celles de la communauté? Comment laisser la place tout en faisant avancer le schmilblick? Comment lever des freins économiques ou administratifs? Quelles compétences aller chercher? L’enjeu principal est donc de savoir à quelle porte toquer pour chacune de ces interrogations.

Nous proposons ici des liens vers des ressources et structures suceptibles de t’aiguiller ou t’accompagner.

Vivre et développer un projet de Tiers-Lieu c’est à la fois s’inscrire dans des cadres existants, et chercher à faire bouger les cadres pour inventer des manières de faires légitimes, et ancrées dans des besoins à venir ou déjà là. Les personnes mobilisées se retrouvent donc à des “noeuds” de complexité (relationnelle, organisationnelle, politique…), qu’il va falloir prendre le temps d’aménager au plus juste en fonction des forces en présence. Il est important de savoir:

  • mobiliser autour d’un idéal à mettre en perspective
  • transformer l’essai quant un “front” est en mouvement
  • partager les avancées pour rassurer les parties prenantes
  • célébrer & faire le point à des moments clés
  • s’accorder du répit et du recul pour garder la flamme et la tête froide
  • laisser les imprévus survenir (tant qu’ils ne mettent pas en péril tout un pan du projet)
  • interpréter des signaux individuels ou collectifs (prendre soin des relations au projet et au collectif)

Ce qui prime alors à chacune de ces étapes, c’est de trouver une oreille attentive voire une épaule sur laquelle s’appuyer, un regard extérieur qui vient rafraîchir, enrichir ou questionner le chemin tracé et l’énergie en mouvement. Selon ton projet et ton avancement, tu peux avoir besoin de retours très spécifiques venant d’expériences similaires, ou bien de clés plus générales sur des fonctionenements humains, organisationnels. Il est bien sûr important de savoir énoncer et partager une problématique (cette étape peut déjà te faire avancer vers un diagnostic plus précis).

Accéder à des communautés actives (en région)

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Focus 👀

Ambition Tiers-Lieux est le nom donné au projet de préfiguration du réseau des Tiers-lieux en Centre-Val de Loire. Animation par la CRESS, avec le soutien financier de la Région et de l’ANCT.

Contacter l’équipe Ambition Tiers-Lieux:

Aller plus loin

Des outils numériques pour se relier et partager :

Tu peux mettre en place un forum, un chat, une newsletters, pour permettre à ta communauté d’échanger plus facilement! Il faudra alors être attentif·ve à l’architecture de l’information qui se construira au fur et à mesure, afin de permettre à chacun·e de retrouver ce qu’elle ou il cherche, d’être tenu·e au courant des actualités, sans se noyer dans trop de flux d’informations. En bref: soigner l’hygiène numérique et faire évoluer ses outils en fonction des besoins avérés.

Communautés de projets et dynamique apprenante

Les projets en communauté ont un rôle de médiation: ils visent à faciliter la collaboration entre des membres d’horizons divers, et ils travaillent à la création de nouvelles solutions pour des organisations locales (via des modes de vie régénérateurs pour nos sociétés).

Le projet requestionne et replace ainsi les relations de travail par la capacité à expérimenter et à articuler les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Le développement mutuel s’appuie sur la montée en compétence, l’apport d’expertise, la mise en place de service, la contribution financière…

Ainsi, chacun·e prend sa place dans l’arborescence de la communauté, à mi-chemin entre le commun des mortels et l’expert·e, entre l’amateur·ice et le/la professionnel·le, entre l’ignorant·e et le/la sachant·e, entre le/la citoyen·ne et la famille politique. Chaque participant·e se place ainsi dans une posture apprenante propre et située.

Une communauté de projets est basée sur l’engagement dans la chose commune, le lien entre personnes, la coopération entre projets et structures. Les utilisateur·ices ne sont plus des client·es, des consommateur·ices, mais des acteur·ices, producteur·ices et co-auteur·rices de leurs activités, projets, de leur travail, de leur territoire..

Focus 👀

Notion de travail en communauté apprenante

Le mot travail recoupe ici à la fois les activités rémunérées et les activités non marchandes (par exemple l’entretien et la construction/rénovation de l’habitat exercées par les usager·es d’un lieu). On ne dissocie donc pas ici les activités rémunératrices des activités bénévoles initiées par les projets d’une communauté apprenante. Cela pose directement la question de la valorisation et de la rétribution (de manière conjointe ou indépendante) que nous attendons individuellement d’un projet commun.

Structures accompagnatrices (partie 2)

Des réseaux à même de t’accompagner dans ton projet:

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en chantier

Chiner et s’inspirer sur Movilab (partie 2)

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Tu veux aller encore plus loin? Jette donc un œil aux différents guides et manuels et aux Communs documentés sur Movilab! Tu est bien-sûr invité·e à tester, améliorer, ou même créer un contenu de page s’il n’existe pas encore.

Trouver des guides et manuels

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👀 Exemple de la wikischool

Une WikiSchool est un temps réel ou virtuel de co-apprentissage d’usages et de pratiques numériques rentrant le plus souvent dans le cadre d’une animation ou contribution à une communauté de pratique en ligne (communauté apprenante). C’est avant tout une philosophie d’apprentissage. Ici, on fait aussi référence à l’esprit Wiki qui met en avant une volonté de tenter l’expérience d’intelligence collective et de collaboration. La notion d’école (school) fait référence à l’école mutuelle telle qu’elle a existée dans l’histoire: nous sommes toutes et touts les élèves et les professeurs suivant les sujets et les situations.

Développer des Communs

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👀 Comment fabriquer des bien communs en open source

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Documenter

Pourquoi documenter

La documentation est l’art de produire, de sélectionner, de classifier, d’utiliser, puis de diffuser des documents. Plusieurs personnes sont en réalité impliquées tout au long du processus: il est important de savoir qui, où et quand! Il est également primordial de veiller à faire vivre ce patrimoine infomationnel commun pour que chaque membre de la communauté s’en saisisse.

“Les paroles s’envolent les écrits restent”

- Parole de concierge soucieux de la documentation Le problème c’est qu’on ne s’y intéresse qu’après… Alors que l’on devrait commencer par ça

Reprenons la définition sociologique du Tiers-Lieu: des individus sans liens hiérarchique se rencontrent et administrent ensemble quelque chose. Ce quelque-chose peut être autant une recette de cuisine, un programme informatique qu’un texte de loi! Les actions de documenter et de rendre disponible les ressources sont là pour que les personnes de la communauté se saisisse réellement et graduellement de ce qu’elles travaillent. Pour agir en ++communauté apprenante++, les actions de documentation sont donc indispensables.

Focus 👀

Bien qu’elle englobe le plus souvent une démarche collective, la documentation part avant tout d’une démarche singulière et personnelle. Comme un journal de bord, votre documentation vous accompagne tout au long de vos projets en vous permettant (personnellement et collectivement) de constater à tout moment le chemin parcouru et les épreuves rencontrées.

Yoann Duriaux « “Un Tiers Lieux documenté ne meurt jamais.” » Je dirais que la documentation m’a sauvée de la folie et de la haine des autres… Lorsque l’on “fait Tiers-Lieux” on susciste de l’incompréhension mais aussi de la jalousie vis-à-vis des personnes ou des structures qui n’attendent qu’une chose: votre échec. Avec votre documentation vous pouvez certes arriver à la fin d’un parcours mais sans pour autant avoir à remettre en cause ce que vous avez fait (et ça peronne ne pourra vous le retirer)! Actuellement nous vivons une période aisée pour celles et ceux qui veulent ouvrir des dits “Tiers-Lieux” (avec une politique publique où beaucoup de financements ont été mis sur la table). Pour autant, aucune obligation de documenter n’a été réellement imposée par les financeurs (l’État en tête). Les premières fermetures de lieux vont donc faire beaucoup de dégâts: seuls celles et ceux qui auront pris soins de documenter leurs actions pourront sereinement tourner une page pour en écrire une autre. (Voir : Réflexions sur la toxicité et les Tiers Lieux)

De par son objectif de transformation (des personnes, des organisations), la vie d’un (Tiers) lieu n’est pas un long fleuve tranquille: après les grandes euphories que procure la phase de conception et de création, il vous arrivera sûrement de douter et de remettre en cause certaines choses plus ou moins bien faites sur votre projet. ++C’est là que vous vous remercierez d’avoir pris le temps de retracer tout votre parcours sur un “parchemin”++. Au lieu de vivre un effondrement de votre projet, vous serez alors libre de revenir en arrière et de choisir une ou plusieurs autres directions avez celles et ceux qui vous suivront.

Comment documenter

La mise en forme vient dans un second temps, lorsque vous commencez à avoir accumulé suffisament de contenus (textes, images, sons, vidéos…) et que vous désirez la partager avec d’autres personnes. Le meilleur conseil que l’on puisse vous donner: “commencez petit mais prévoyez grand.” La forme de votre documentation doit être en adéquation avec ce que vous souhaitez documenter. Ne cherchez pas à surcharger, ce qui compte c’est d’être factuel et efficace. Une seule chose est sur aujourd’hui, si le numérique est incontournable pour partager et capitaliser de la donnée, le papier reste indispensable pour toucher le plus grand nombre.

Focus 👀

Les types de documentation

Liste non exhaustive mais qui permet de se faire une idée sur les différentes entrées.

  • La vie du lieu : photos, son itw de la communauté, plan du lieu et du mobilier…
  • Un événement : ce que vous proposez, ce qui a marché, moins bien ou pas du tout marché…
  • Un format d’animation : la recette pour les pressés, les erreurs à ne pas commettre…
  • Un service ou un produit  : pourquoi le proposer, ce qui manquait avant, ce que vous apportez, le modèle économique…
  • Des usages : retour d’expérience, réflexion, proposition…
  • Le montage d’une machine : tutoriel, conseil, adaptation, amélioration…

✚ Aller plus loin:

Journal de bord (faire un)

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⚠ en chantier

Gare centrale (créer une)

Connaître et découvrir des Tiers-Lieux (ailleurs en France)

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Innovation sociale et économie

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⚠ en chantier

Chapitre 3

chapitre

Tets